
Le sentier des Cabornes

Le sentier des cabornes à Poleymieux-au-Mont-d'Or.
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C'est au pied de la Tour Risler, vestige d'un château édifié à Poleymieux au XIIe siècle que commence la promenade. |
Au cours des siècles passés, bergers, cultivateurs ou vignerons ont patiemment épierré les champs afin de les cultiver. Avec les pierres remontées par le soc de la charrue, ou bien extraites des nombreuses carrières, les hommes ont bâti chemins, enclos et murs de soutènement. Ces constructions ont marqué le paysage en formant une résille de pierres.
Les anciens possédaient un savoir-faire qui leur permettait de « monter » les murs des cabornes, de décaler les dalles les unes sur les autres puis de les resserrer pour faire un toit résistant et imperméable.
Dans les cabornes, on s'abritait des intempéries, on venait manger ou se reposer, soigner les bêtes, entreposer les outils. On s'y installait pour quelques nuits ou pour une saison, quelquefois pour y vivre et y mourir.
A Poleymieux affleure un calcaire jaune dont l'exploitation est facilitée par le fait qu'il se détache en plaques de faible épaisseur : les dalles et les dallettes.
Chaque caborne est unique par ses formes et ses dimensions, car chaque « bâtisseur » y apportait sa touche personnelle : isolée ou solidaire d'un mur, avec une ou deux pièces… Certaines ont des parements soignés, des toits presque plats ou en pain de sucre. D'autres sont dissimulées sous des chirats.
Les quatre étapes d'un art
Pour construire une caborne, les anciens devaient respecter certaines règles très précises...
- classer les pierres selon leur épaisseur, pour obtenir des assises régulières
- les croiser, pour augmenter la solidité et l'étanchéité
- les stabiliser, par un soigneux blocage (en comblant les vides entre les pierres)
- et enfin « lier » le mur en plaçant régulièrement des pierres traversant le mur de part en part (les boutisses).
Les portes
La majorité des cabornes possède des entrées tournées vers l'Est, ou parfois le Sud, comme le long du Chemin du Chêne.
On tournait ainsi le dos aux vents de la pluie et du froid venant de l'Ouest et du Nord.
Les voûtes
Elle est construite de dallettes qui s'avancent les unes sur les autres. Elle ne nécessite ni cintre pour la construction, ni poutres pour tenir le toit.
- La voûte à encorbellement
Elle est construite de dallettes qui s'avancent les unes sur les autres. Elle ne nécessite ni cintre pour la construction, ni poutres pour tenir le toit.
- La voûte à claveaux
Elle est construite avec un cintre en bois, que l'on enlève lorsque la voûte est terminée.
Les murs
- Un mur soigné
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fait d'assises de pierres plus ou moins épaisses, ou de couleurs différentes (calcaire gris de Saint-Germain et calcaire jaune de Poleymieux). |
- Un chirat
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mur constitué par simple empilement des pierres jetées au bord du champ. |
Quelques cabornes
Cliquez sur la photo pour l'agrandir.
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Différents types de cabornes sont mis en évidence.
- Caborne intégrée à un mur de soutènement
Cette petite caborne, bien proportionnée et accueillante, a une entrée
centrale. Intégrée à un mur de soutènement à deux parements, elle
regarde le « tumulus » planté en contrebas du chemin, au milieu
des terres. |
L'entrée de cette
caborne se trouve dans le mur de soutènement du chemin. |
- Caborne appuyée à un mur d'enclos
On remarquera l'entrée construite en voûte encorbellée. Linteau simple constitué d'une seule grosse pierre. |
L'ouverture de cette
caborne est latérale ; elle donne sur le Sud et sur la vallée du Thou.
On pardonnera quelques réparations au mortier, à droite en entrant. |
Cette grande
caborne rectangulaire est une belle réalisation architecturale. |
- Caborne sous chirat
Cette petite caborne sous le
gros chirat est discrète, hors de la vue des passants… |
Voici deux carbornes conjointes, aux ouvertures perpendiculaires, dans une
encoignure. |